Vendredi 5 juin, un régiment, composé de 16 grognards et grognasses du CLVA

, se rassembla sous les murs du château de Vizille. Après avoir parcouru les galeries du musée de la Révolution française, et s’être sustenté à l’ombre des grands cèdres du parc, la cavalerie s’est ébranlée sur la N85, pour 4 jours dans les pas de l’Empereur. Après seulement quelques dizaines de kilomètres, une monture réticente s’est mise à présenter les signes d’une espèce de mue pneumatique, semant derrière elle des morceaux de son épiderme caoutchouteux… Un pause réparatrice à permis aux chirurgiens du groupe de soigner la bête, qui repartit fringante. Plus tard, une halte à Gap servit de prétexte pour découvrir le domaine de Charance et son jardin remarquable. Le soir venu, la troupe atteignit sans encombre la ville de Sisteron, où elle fut très agréablement accueillie par ses hôtes du jour, sous quelques goutes de pluie.

Le lendemain matin, l’assaut fut donné sur la citadelle de Sisteron. La place prise, le groupe put reprendre la route, en direction de Grasse. Un joli parcours de 150 kilomètres sur des routes sinueuses, pour atteindre le lac de Castillon, où la troupe put bivouaquer à midi, permettant aux plus courageux de se rafraichir, dans une eau… Très rafraichissante !! Puis on laissa derrière nous les paysages montagneux, pour atteindre la très colorée et odorante ville de Grasse. Profitant des dernières heures de la journée, chacun put, selon son intérêt, visiter le musée international du parfum, le musée d’art et d’histoire de Provence, ou encore la maison de parfums Fragonard. La fatigue commençant à se faire sentir, nos cavaliers pensèrent trouver un repos bien mérité, en l’hôtel du Patti… Mais que nenni !! La vie nocturne des autochtones exotiques ayant quelque peu perturbé notre sommeil, qui s’annonçait pourtant lourd, les libations crépusculaires aidant…

Dimanche matin, l’appel de la Méditerranée et un soleil radieux extirpèrent de leurs lits nos grognards à la mine beaucoup moins radieuse… Heureusement, l’air marin redonnant de la vigueur à tout ce monde, nous pûmes profiter pleinement d’une agréable balade côtière, depuis Juan-les-Pins jusqu’à Villefranche s/mer. Après un déjeuner sur le charmant port de cette localité, la villa Ephrussi de Rotschild s’offrit à nous pour un moment de grâce, entre jardins féériques, décors raffinés, et précieuses collections d’objets d’art. Pour finir cette journée, nos valeureux soldats, non contents de s’être distingués sur terre, partir à l’assaut des iles de Lérins à bord d’un catamaran réquisitionné pour l’occasion. Malheureusement, quelques heures plus tôt, une panne de pompe à essence (peut-être sabotée par l’ennemi, qui sait… ?) obligea trois de nos compagnons à rester à terre… Bien que le moral de nos marins du jour s’en trouvât affecté, la soirée fut mémorable, et c’est non sans difficulté que l’équipage put chasser du navire ces joyeux passagers…

Lundi, dernier jour du périple, la matinée fut consacrée à la recherche de la pièce qui allait permettre à nos infortunés de la veille de regagner leurs chaumières. Après avoir mis la main dessus, non sans mal, la pompe d’origine a comme ressuscité sous les coups de marteau de son propriétaire !! Le départ put donc être donné, pour un retour nocturne et orageux sur Lyon. Si l’aventure aurait pu se terminer ainsi, c’était sans compter sur le caractère ombrageux des montures anglaises, décidément rétives… Heureusement, la cohésion sans faille du groupe a permis à tout le monde d’arriver à bon port, la tête pleine du souvenir de cette glorieuse campagne.